12 octobre 2015

FNC 2015: The Whispering Star (Hiso hiso boshi) ***½

Réalisé par Sion Sono

Si récemment le cinéma de Sion Sono est reconnaissable par son énergie infinie et son extravagance, c’est le désir du cinéaste de ne pas limiter son style qui ressort du visionnement de The Whispering Star. Ici, à partir d’une prémisse aussi absurde qu’à l’accoutumée, le réalisateur se fait posé et livre l’œuvre contemplative et minimaliste que l’on n’attendait pas de lui.
Le film s’établit rapidement sur la routine très terre à terre – malgré le contexte de science-fiction – opérée par la protagoniste (Kagurazaka Mizumi, femme et collaboratrice fréquente du cinéaste). Celle-ci vivant seule dans un vaisseau spatial, le film a peu d’opportunités pour des dialogues. Ces derniers, toujours chuchotés, ont un aspect mécanique. Par contre, les magnifiques images en noir et blanc permettent à The Whispering Star de prendre de l'ampleur, les ambiances fortes qu'elles génèrent comblant le manque narratif.
Le film sort de sa routine par le biais d'épisodes libérateurs qui finissent par tous se ressembler dans leurs idées, la répétition prenant place une fois de plus. Les scènes extérieures étant tournées à Fukushima, elles opèrent en quelque sorte comme un témoignage de l’isolation créée par la tragédie qui y a pris place. Si The Whispering Star propose quelques moments où l’humour souvent absurde et parfois niais propre au cinéaste est présent, il porte dans l’ensemble un regard mélancolique sur une humanité de plus en plus égocentrique.
La routine exacerbée et le nihilisme des idées présentées sont déroutants et le regard porté par Sion Sono est ici loin d’être divertissant. Le réalisateur ne fait d'ailleurs aucun effort pour satisfaire son public, mais il trouve une grande beauté en examinant des événements terriblement tristes.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***½
Jean-Marie Lanlo: ***½
Martin Gignac: **½
Olivier Maltais: *½
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