15 janvier 2016

Anomalisa ***½

De passage dans un hôtel pour donner une conférence, Michael Stone (David Thewlis) rencontre Lisa Hesselman (Jennifer Jason Leigh) et devient rapidement fasciné par cette femme qu’il considère différente des autres.

Réalisé par Duke Johnson et Charlie Kaufman | Dans les salles du Québec le 15 janvier 2015 (Paramount Pictures)

Produit avec l’aide du financement participatif, cette coréalisation de Duke Johnson et Charlie Kaufman compense sa petitesse – Anomalisa comporte peu de lieux, de personnages et est très court – par sa densité émotive. La touche scénaristique de Kaufman, qui use d’un procédé filmique absurde et original pour représenter le mal-être de ses personnages, est immédiatement reconnaissable. Ici, le scénario, qui s’attaque autant à la banalité du quotidien qu’à la misère sexuelle, surprend particulièrement par l’honnêteté avec laquelle il traite ce dernier sujet.
L’animation image par image comporte pourtant quelques limites. Si les personnages sont adéquatement expressifs, la mise en scène est trop statique, excepté dans les moments clés. Cependant, Jonhson et Kaufman utilisent les particularités de leur médium à leur avantage, allant jusqu’à remettre en cause le caractère de leurs personnages. L’artificialité physique de ceux-ci n’étant alors pas écartée, les figurines de feutre incitent au jugement autant qu’elles provoquent l’empathie.
Si l’intrigue du film ne dépasse jamais ses deux personnages principaux, le point de vue très restreint incite le spectateur à approfondir sa compréhension de la relation entre les deux sujets. De leurs figurines, Jonhson et Kaufman ont réussi à créer de vrais personnages, pour lesquels on peut autant ressentir de la sympathie que de l’énervement, ce qui n'était pas gagné d'avance.
Anomalisa est donc indéniablement une réussite!
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***½
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ****
SHARE