La relation entre un jeune « écrivain » au lendemain d’une rupture (Frédéric Lemay) et une dame qui vit difficilement avec son âge avancé (Louise Marleau).
Réalisateur : Stéphane Gehami | Dans les salles du Québec le 5 février 2016
L’universalité de l’amour est un sujet large qui peut être approché par de nombreux angles et toucher à des réalités intéressantes. Mes ennemis donne l’impression d’en parler, mais un scénario brouillon et des dialogues disparates font de l’entreprise un échec désolant.
Sur cette production, les réalités budgétaires se font ressentir d’une façon qui évoque le tournage amateur, même si la mise en scène aide quelque peu à nous faire oublier cette contrainte. Par contre, les acteurs ne peuvent pas faire de miracle avec le scénario qui leur est offert. Chaque échange est si déconnecté de la réalité qu’il est impossible de s’investir dans une des nombreuses relations que le film s’efforce de mettre de l’avant.
L’aspect le plus éprouvant du film est malheureusement celui auquel l’histoire accorde le plus d’attention. Le protagoniste est un être méprisable, plein de haine et de prétention, qui ne présente absolument aucune qualité rédemptrice. Dans ce film qui veut peut-être nous parler d’amour, sa relation avec tous les personnages féminins est aux limites de la misogynie (elles sont toutes systématiquement traitées de salope ou de vache à un moment où un autre dans le film). Le point de vue sur le monde de ce prétendu écrivain est si désagréable que rien de ce qu’il fait ou dit ne donnerait envie de s’intéresser à son art et encore moins à sa prochaine péripétie.
De plus, dès les premières minutes, l’absence de chimie entre le duo de protagonistes fait de leur rencontre un moment pénible entre deux êtres égocentriques qui regardent les murs en énonçant des platitudes sans avoir l’air de s’écouter et encore moins de se répondre.
Au final, les petites qualités du film sont vite étouffées par la faiblesse d'un scénario qui ne comprend pas que des gens qui hurlent et s’insultent ne suffisent pas à engendrer un drame... et encore moins un drame intéressant.
L'avis de la rédaction :
Olivier Maltais: *½
Jean-Marie Lanlo: *½
Miryam Charles: *½
Martin Gignac: **