19 février 2016

The Lady in the Van (La dame à la camionnette) ***

Une femme âgée (Maggie Smith) qui réside dans sa camionnette vient habiter dans l’allée de la maison d’un écrivain et dramaturge (Alex Jennings), au grand dam de ses voisins qui aspirent au calme et à la quiétude.

Réalisateur : Nicholas Hytner | Dans les salles du Québec le 19 février 2016 (Mongrel Media)

Maggie Smith est une très grande actrice. Qu’elle interprète une comtesse (Gosford Park) ou une simple éducatrice (The Prime of Miss Jean Brodie), elle est crédible dans la peau de tous ses personnages. C’est toujours le cas dans ce délicat long métrage où elle incarne une itinérante acariâtre qui sème la discorde sur son passage. Même si elle connaît déjà cette partition (le film écrit par Alan Bennett est tiré d’une de ses pièces et Smith l’a déjà interprétée deux fois au théâtre), le dosage est parfait et jamais elle ne tombe dans l’excès, la farce ou le misérabilisme. Devant un Alex Jennings impeccable (une sorte de William H. Macy britannique), la comédienne offre une de ses plus belles performances en carrière.
Sans être du même niveau, le récit qui est inspiré d’une histoire vraie – l’action se déroule à Londres dans les années 70 – navigue avec aisance entre rires et larmes, offrant le double portrait probante d'une femme d’une tristesse infinie et d’un artiste en pleine création.
La mise en scène théâtrale de Nicholas Hytner privilégie le verbe, et même si l’histoire paraît chargée (les liens maternels un peu pesants), parfois redondante et dispose d’effets spéciaux douteux (la finale), l’ensemble se laisse regarder sans aucun déplaisir. La légèreté vient constamment désamorcer le drame, qui opère pourtant dans l’émouvante dernière ligne droite.
Proche du Soloist de Joe Wright, The Lady in the Van est un peu ce à quoi aurait dû ressembler le raté Autrui de Micheline Lanctôt : une œuvre simple, humaine et pleine de lumière qui est axée sur les personnages et qui rappelle que des comportements aussi nobles que l’écoute et l’amitié peuvent secourir des âmes en détresse et prisonnières de leur passé ou de la société.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
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