Un petit garçon quitte son village natal pour la grande ville pour y retrouver son père.
Réalisateur : Alê Abreu | Dans les salles du Québec le 11 mars 2016. (Le Cinéma du Parc)
Inside Out a peut-être remporté l’Oscar de la meilleure animation, mais Le garçon et le monde, qui était également en nomination, l’aurait tout autant mérité. Rarement un dessin animé aura provoqué un tel sentiment d’ivresse, de poésie et de passion.
L’opus débute dans un éclat de bruits, de mélodies et de couleurs. On est initié à notre jeune héros et à son quotidien à l’aide de dessins simples qui se mélangent et s’enlacent. Une fusion s’organise avec une bonne dose de chaos et ce sont tous les sens qui sont sollicités. Cette symphonie fantasmagorique et psychédélique aurait pu s’étendre jusqu’à la fin, personne ne s'en serait plaint.
Cela aurait cependant été mal connaître le réalisateur Alê Abreu, qui a pris beaucoup d’assurance depuis son charmant Garoto Cosmico en 2008. Il dresse maintenant le portrait de son pays – le Brésil – en misant sur les contrastes entre le village source de vie et l’immense ville sinistre. Le caractère doux et plat du premier est mangé tout rond par les hauteurs incroyables des favelas du second, au même titre que la forêt et la nature deviennent une source d’argent, de corruption et de guerre entre les mains des êtres humains.
Ces enjeux sociaux sentis n’occupent pourtant jamais tout l’espace. Le cinéaste préfère dénoncer en suivant pas à pas ce garçon courageux qui s’aventure dans le ventre de la bête sans oublier l’espoir palpable qui passe par l’entraide ou la musique et qui donne d’immenses moments de cinéma.
Le garçon et le monde est assurément à classer aux côtés du Conte de la princesse Kaguya et Song of the Sea parmi les plus délicieux dessins animés des dernières années.
Une odyssée magique qui ne ressemble à rien d’autre et qui séduit à chaque instant.
L'avis de la rédaction :
Martin Gignac: ****
Jean-Marie Lanlo: ****
Miryam Charles: ****
Sami Gnaba: ***½
Olivier Bouchard: ****
