6 mai 2016

Maryland ***

Un ex-soldat souffrant de syndrome post-traumatique (Matthias Schoenaerts) est engagé pour protéger la femme (Diane Kruger) d’un riche homme d’affaire.

Réalisé par Alice Winocour | Dans les salles du Québec le 6 mai 2016 (SVBiz Inc.)

S’ancrant dans les codes du thriller avec Maryland, Alice Winocour cherche une sensibilité dans un genre de brutes. Ne se contentant pas de se limiter au suspens, la réalisatrice s’efforce de proposer un portrait de personnage complexe. L’exercice a du mérite, mais apparaît ici incomplet tant il n’atteint pas les hauteurs escomptées. La faute ne revient certainement pas à Matthias Schoenaerts qui, toujours au centre de l’écran, donne une performance habitée. Parfaitement adapté pour le rôle du soldat tourmenté, l’acteur s’investit dans le personnage sans devenir ridicule. Le scénario avare en dialogue reposant exclusivement sur lui, sa présence donne à l’œuvre une profondeur nécessaire. Dans les fréquents silences, Winocour trouve les moyens visuels de communiquer au spectateur l’état de son sujet. Utilisant peu de lieux et de personnages secondaires, elle parsème son film de  quelques effets de style, ralentis et musique insistante, mais utilisés avec parcimonie.
L’étude de personnage est fructueuse mais, en tant que thriller, Maryland n’est jamais plus que passable. Winocour connaît les codes et les utilises efficacement, elle ne fait pourtant que les appliquer. Si elle réussit à représenter le tourment de son personnage, la menace concrète dont il est l’objet tient du procédé mécanique. De la même façon, les personnages qui entourent le protagoniste – ceux dont il se trouve aliéné par sa situation – sont peu approfondis. En voulant effectuer le portrait d’un homme tourmenté à l’intérieur des codes du genre, Winocour atteint son premier objectif... mais ne satisfait pas totalement.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
Miryam Charles: ***
Martin Gignac: ***
Sami Gnaba: **½
Olivier Maltais: ***
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