3 juin 2016

Wedding Doll (Hatuna MeNiyar) ***

Hagit (Moran Rosenblatt), jeune femme israélienne atteinte d’une légère déficience mentale, rêve de mariage alors que l’entreprise pour laquelle elle travaille est sur le point de fermer ses portes. Sa mère Sara (Assi Levy), empêchée d’avoir une vie intime par son enfant trop dépendant, essaie difficilement de tempérer les espoirs de celle-ci.

Réalisé par Nitzan Giladi | Dans les salles du Québec le 3 juin 2016 (AZ Films)

Première fiction du documentariste Nitzan Giladi, Wedding Doll est un tout petit film. Sa brièveté et son univers restreint n’ont toutefois ici rien d’un défaut. Sans chercher la facilité, le cinéaste préfère s’intéresser à un récit simple plutôt que de s’aventurer dans un projet aux ambitions démesurées. Dans le même ordre d’idées, sa mise en scène n’est jamais ostentatoire et réussit même parfois à présenter de beaux tableaux d’ensemble. Quelques facilités sont regrettables, notamment une trop grande dépendance à des conversations platement filmées, mais Giladi démontre tout de même une qualité certaine en tant que cinéaste de fiction.
Ancré dans la réalité sociale d’un milieu pauvre, le film évite d’utiliser celui-ci pour en faire une critique sociale sommaire. Le contexte n’est jamais effacé mais ne prend pas le dessus sur les personnages qui l’habitent. Wedding Doll se concentre surtout sur les aspirations de sa protagoniste, interprétée avec conviction par Moran Rosenblatt. Ainsi, le film ne perd jamais complètement son fil conducteur, même si celui-ci devient parfois ténu.
Dans les pires moments, les développements du récit ne semblent exister que pour exposer la souffrance des personnages. Le caractère parfois misérabiliste est désolant, d’autant plus que Giladi cherche à faire mieux que de forcer le pathétique à tout moment. Il le prouve heureusement en fin de parcours, où il sauve la mise en évitant de justesse de se complaire dans la noirceur pour redonner à son film un espoir nouveau.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Martin Gignac: ***
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