2 septembre 2016

Morgan **½

Après un accident, une fonctionnaire (Kate Mara) est appelée sur les lieux d’un laboratoire pour évaluer les risques d’une expérience constituant à créer artificiellement des êtres humains.

Réalisé par Luke Scott | Dans les salles du Québec le 2 septembre 2016 (20th Century Fox)

Fils de, Luke Scott livre un premier long-métrage qui ressemble à s’y méprendre aux œuvres de la belle époque de son paternel, Ridley Scott. Femmes fortes en premier plan dans un univers de science-fiction où les intérêts capitalistes dominent, Scott, comme beaucoup dans sa situation, peine à différencier Morgan de ses influences familiales.
La production a tout de même l’avantage d’avoir bénéficié d’une grande attention. Léché à perfection, le film bénéficie d’une plasticité impeccable. Les problèmes de Morgan ne résident pas dans sa coquille, mais celle-ci est loin d’avoir la solidité nécessaire pour mener l’exercice à bout. Cependant, la machine fonctionne sans accrocs. Toutes les notes du thriller sont placées et exécutées au quart de tour alors que Kate Mara, dans le rôle central, possède la prestance nécessaire. Pourtant, comme le film, son personnage souffre de n’exister que de façon superficielle. Ce défaut est grandement exacerbé par une « surprise » finale somme toute assez prévisible et qui écrase le semblant d’humanité que le personnage pouvait posséder.
À l’image de la création scientifique qui donne son nom au film, Morgan est donc une création portée par un savoir-faire certain, mais qui réussit difficilement à trouver son âme. Le récit d’une banalité accablante est certainement fautif, mais plusieurs cinéastes peuvent insuffler à un texte sommaire une part de vie. Scott fils n’est pas que dans l’ombre de son père, il répète celui-ci avec une application sécurisante. Loin d’être incapable, il a la capacité d’impressionner s'il s’éloigne des poncifs familiaux et se permet de prendre des risques dans ses prochaines œuvres.
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