25 novembre 2016

Fire at Sea (Fuocoammare) ***½

La petite île italienne de Lampedusa est au centre de la crise des migrants, puisqu'elle est le point d'entrée en Europe pour un grand nombre d'entre eux. Gianfranco Rosi pose son regard sur eux, mais également sur les autres habitants de l'île.

Réalisé par Gianfranco Rosi | Dans les salles du Québec le 25 novembre 2016 (EyeSteelFilm Distribution)

Gagnant de l’Ours d’or au festival de Berlin, le dernier film de Gianfranco Rosi est particulièrement d’actualité. Cependant, il ne reproduit pas le travail déjà fait par les journalistes sur le sujet et ne se contente pas d'être purement factuel mais présente aussi bien le drame humain que les conséquences culturelles des événements.
D’un côté, le film présente la vie familiale d’un garçon de douze ans. Destiné à vivre son existence sur l’eau comme la majorité des habitants de son village, il passe la grande partie de son existence en proie à l'ennui. L’arrivée des migrants ayant survécu offre un contraste saisissant et le seul lien qui unit ces deux éléments, matérialisé par un médecin, est ténu.
En opposant la simplicité des habitants à l’horreur vécue par les nouveaux arrivants, Rosi crée des contrastes aux accents poétiques. L’inaction des gens du village face à la crise pourrait être critiquée, mais Rosi semble plutôt faire des villageois un idéal recherché. La simplicité apparente de la vie des uns soulève le questionnement par rapport au combat des autres, pour qui ce type de vie tient du rêve. Fuocoammare ne donne que très rarement paroles aux migrants qu’il filme. Le besoin ne se fait d'ailleurs pas ressentir. Par son montage judicieux, Rosi, n'a pas la prétention de prétendre à une solution, mais pose un regard humain sur la crise et invite son spectateur à faire de même.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***½
Jean-Marie Lanlo: ***½
Miryam Charles: ***½
Martin Gignac: ****
Olivier Maltais: ***½
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