24 novembre 2016

Quand on a 17 ans ***½

Deux adolescents qui en viennent régulièrement aux coups sont appelés à vivre sous le même toit.

Réalisateur : André Téchiné / Dans les salles du Québec le 25 novembre 2016. (TVA Films)

André Téchiné a réalisé son lot de films importants comme Barocco, Rendez-vous ou Les roseaux sauvages... mais c'était il y a bien longtemps! Ses seuls réels faits d'armes depuis vingt ans résident dans Les voleurs (1996) et Les témoins (2007). Il semble revenir tous les dix ans avec un projet intéressant. C'est encore le cas aujourd'hui avec Quand on a 17 ans.
La principale réussite du long métrage réside dans la qualité supérieure du scénario. La participation à l'écriture de la cinéaste Céline Sciamma se fait d'ailleurs ressentir. On retrouve en effet la grâce et la manière d'aborder l'adolescence qui marque ses propres créations (Naissance des pieuvres, Tomboy, Bande de filles). Son univers fait ici bon ménage avec les mots inspirés de Téchiné, en mode Ma saison préférée.
On retrouve dans Quand on a 17 ans de beaux personnages complexes devant faire face à des drames abordés lentement, en toute simplicité. L'humour fin vient constamment désamorcer le pathos et des paysages splendides de montagnes deviennent les décors symboliques de la rage intérieure des deux protagonistes. Ces derniers sont campés à merveille par le nouveau venu Corentin Fila et le trop peu connu Kacey Mottet-Klein que l'on a pu voir il y a quelques semaines à Cinemania dans Keeper de Guillaume Senez. Entre les deux se dresse la toujours impeccable Sandrine Kiberlain, inébranlable en mère et docteure dévouée.
Quand on a 17 ans n'est pas à proprement parler un grand film. Le récit manque peut-être d'ambition, de souffle et d'impact. De plus, ce qu'il aborde n'est guère original et l'ensemble n'est pas exempt de clichés. Pourtant, sa modeste histoire est traitée avec beaucoup de finesse, de subtilité et d'authenticité.
Derrière son classicisme, l'oeuvre va droit au cœur et ravit au plus haut point.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: ***½
Jean-Marie Lanlo: ***
Olivier Maltais : **½
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