Documentaire sur la production de sirop d’érable et son lien à l’identité du peuple québécois.
Réalisateur : Francis Legault | Dans les salles du Québec le 2 décembre (Funfilm)
« Je me souviens » déclare la devise du Québec. Pourtant, le temps passe et notre province ne cesse d’avancer. Il est donc possible que certaines traditions soient laissées à l’abandon malgré notre « souvenir ». Avec Le goût d’un pays, le cinéaste Francis Legault propose de rendre compte du lien qui nous unit avec ce produit de chez nous qu’est le sucre d’érable. Pour ce faire, il crée un documentaire charmant qui donne la parole à une variété de perspectives sur le sujet.
Le coup de maître de Legault est d’immortaliser un tête-à-tête entre Gilles Vigneault et Fred Pellerin. Ils échangent avec grande poésie sur un sujet qui leur tient à cœur : le peuple québécois. De chacune de leurs conversations naissent plusieurs réflexions stimulantes sur l’identité nationale et sur notre relation au passé. Ils partagent la parole avec d’autres intervenants dont le rapport au processus de fabrication du sirop est plus ancré dans le concret.
Le film avance à bon rythme, sautant d’un témoignage à l’autre sans s’attarder. Cependant, il ne laisse pas à tous l’opportunité de développer leurs propos. De plus, s'il est question de tradition et de valeurs d’antan qui se perdent, on oublie de regarder de l’avant. Notre société est de plus en plus multiculturelle et des questions essentielles concernant notre avenir mériteraient d'être posées. Ainsi, lorsqu'un incident impliquant des musulmans à la cabane à sucre est mentionné, le documentaire ne se positionne pas sur ce point brûlant d'actualité et limite ainsi l’ampleur de sa pertinence.
Cependant, la musique, les témoignages qui font sourire et les échanges Vigneau-Pellerin permettent au documentaire d’atteindre une grande partie de ses objectifs et lui permettent d'être digne d'une recommandation. Nous regrettons juste qu'en évitant d'aborder des sujets plus piquants, il n’engendre pas toutes les discussions qu'il aurait pu susciter.
L'avis de la rédaction :
Olivier Maltais: ***
Martin Gignac: **½
