Jean-Pierre (François Cluzet) est un médecin de campagne passionné par son métier. Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’une grave maladie, il se met en quête d’une remplaçante (Marianne Denicourt).
Réalisateur: Thomas Lilti | Dans les salles du Québec le 16 décembre 2016 (EyeSteelFilm)
Nous retrouvons dans Médecin de campagne de belles qualités déjà présentes dans l’excellent Hippocrate (Thomas Lilti connait parfaitement son sujet - il était médecin avant de devenir cinéaste - et transmet merveilleusement bien son amour pour son ancien métier, à qui il rend une fois de plus hommage).
La description du quotidien est très réussie, même si certaines de ses qualités de cinéaste sont moins mis en évidence que dans son précédent film (la gestion de l’espace y était impressionnante), ce qui n’est pas vraiment un problème en soi (il faut savoir s’adapter à son sujet). Par contre, le film rencontre un réel problème lorsqu’il est confronté au romanesque. Lilti avait un tel sujet qu’il pouvait suivre le parcours du personnage principal pour nous en faire comprendre le quotidien et le sacerdoce. Il se sent pourtant obligé d’ajouter toujours plus d’éléments qui semblent trop signifiants, par souci probable de captiver l’attention à tout prix. Le portrait du médecin de campagne finit par devenir trop illustratif (accompagnateur des malades en fin de vie, conseiller conjugal, sauveteur toujours disponible...) et les personnages un peu trop convenus (le médecin bourru qui cache un grand cœur, la nouvelle venue dans un premier temps mal acceptée, l'évolution de la relation entre les deux médecins, etc.) ne font qu’accentuer ce sentiment.
Au final, tout est si maladroitement écrit (car trop ostensiblement intentionnel) que cela nuit à l’ensemble. Heureusement, en dehors de ce trop-plein d’écriture mal maîtrisée, la direction d’acteur et la finesse du regard suffisent à faire de ce Médecin de campagne une relative réussite.
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
