16 décembre 2016

Rogue One: A Star Wars Story (Rogue One : Une histoire de Star Wars) **½

Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine…

Réalisateur: Gareth Edwards | Dans les salles du Québec le 16 décembre 2016 (Walt Disney Pictures Canada)

Le réalisateur Gareth Edwards, fortement remarqué avec Monsters en 2010, avait été un des rares à intégrer par la suite un gros budget sans perdre totalement son talent. Ainsi, son Godzilla était sauvé in extremis par une dernière demi-heure exceptionnelle qui semblait venir d’ailleurs et qui rattrapait une première heure et demie particulièrement faible!
C’est un peu l’inverse qui se produit avec ce nouveau film de la franchise Star Wars. En effet, ce premier épisode de la toute nouvelle série de la franchise débute sous les meilleurs auspices. Une image sombre, une ambiance qui imprègne le spectateur en lui donnant le sentiment de ressentir les éléments environnants, une direction d’acteurs incarnée… voilà qui laisse présager du meilleur.
Malheureusement, le développement narratif n’est pas aussi convaincant, les enjeux politiques sont relativement simplistes, les personnages ne sont pas assez développés, la résurrection numérique d’un personnage majeur de l’épisode IV est aussi ridicule que moralement troublante… mais Gareth Edwards s’en sort plutôt bien et le résultat est plutôt plaisant en raison de son talent pur. De plus, il évite le piège dans lequel tombait The Force Awakens, qui finissait par tourner en rond à force de vouloir distribuer des petits bonbons nostalgiques aux inconditionnels de la série. Malheureusement, l’agréable divertissement baisse ensuite d’un ton en raison d’une interminable bataille finale particulièrement soporifique. À l’opposé de Godzilla, nous ne retrouvons plus la griffe de Gareth Edwards, mais uniquement l’oeuvre d’un tâcheron qui fait au mieux ce qu’on lui demande avec la volonté évidente de ne surtout surprendre personne. Normal me direz-vous… on aurait même demandé à d’autres cinéastes de s’occuper des reshoots destinés à rendre le film plus accessible au plus large public possible! Mais qui a fait quoi, et dans quelles proportions, nous importe finalement peu. Ce qui est évident, c’est que si Rogue One: A Star Wars Story nous avait offert une fin digne de Godzilla, il y aurait eu des émeutes chez le nouveau public cible. Certes, nous aurions eu du cinéma, des prises de risque, des propositions graphiques… mais les responsables de la franchise semblent préférer la bonne petite soupe qui ne surprend personne. Tant pis pour nous!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: **½
Olivier Maltais: ***
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