20 janvier 2017

Neruda ***

Le poète chilien Pablo Neruda (Luis Gnecco) est traqué par l’inspecteur Óscar Peluchonneau (Gael García Bernal) pour son allégeance au parti communiste.

Réalisé par Pablo Larraín | Dans les salles du Québec le 20 janvier 2017 (Cinéma du Parc)

Refusant de se limiter aux codes de la biographie, le cinéaste chilien Pablo Larraín, en s’attaquant au récit du plus grand poète de son pays, compose une chasse à l’homme impressionniste où les événements historiques et fictionnels se mélangent allègrement. Alors que Neruda raconte le réel exil du poète, il invente à l'opposé l'inspecteur qui le traque, véritable parodie du pouvoir fasciste. L’exercice a le mérite de son originalité. Il permet également de se consacrer à l’essence de son sujet plutôt que platement aux faits, mais il laisse malheureusement souvent une impression brouillonne.
Magnifiquement photographié, Neruda impressionne par son aspect technique. La caméra virevoltante et le montage jouant sur les temporalités créent un effet étourdissant, pour le meilleur et pour le pire. Larraín alterne entre les faits historiques et sa fiction, enrichissant son récit et créant des décalages malins, souvent drôles. D’ailleurs, dans le rôle du policier fictif, Gael García Bernal excelle, donnant le bon niveau d’ironie à son personnage sans tomber dans une caricature crasse.
Pourtant, le texte de Neruda devient rapidement lourd. Entre la voix-off, les récitations et les dialogues verbeux, le scénario donne dans tous les sens sans toutefois toujours trouver un véritable ancrage. Jouant sur les qualités politiques et artistiques de son sujet, le scénario apparaît certes dense, mais également confus. Larraín cherche certainement à exprimer un personnage complexe, et son effort a le mérite de ne pas se cacher de cette complexité, mais le résultat, tout aussi intéressant soit-il, manque parfois d’unité.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***½
Olivier Maltais: ***
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