6 janvier 2017

Silence ***

Au 17e siècle, deux missionnaires catholiques vont en mission au Japon pour retrouver un confrère perdu et convertir la population locale. Mais ils sont persécutés par les autorités japonaises et leur foi se trouve en péril.

Réalisé par Martin Scorsese | Dans les salles du Québec le 6 janvier 2017 (Paramount Pictures)

Après The Wolf of Wall Street, son film récent le plus éclaté, Martin Scorsese se fait beaucoup plus posé avec Silence. Projet personnel entretenu depuis plus de vingt ans, son nouveau film se trouve très près thématiquement de The Last Temptation of Christ. Dans cette continuité, Silence est saisissant par moments, mais fait plusieurs faux-pas déplorables.
Déjà, les airs hiératiques et l’apologie de toute souffrance endurée comme épreuve de la foi démontrent l’absolu sérieux que Scorsese entretient par rapport à son sujet. Sans affirmer que le film aurait gagné par l’ironie, la démarche semble aujourd’hui manquer de perception par rapport à l’importance et à la présence de la religion dans le monde contemporain. De plus, la performance poussive d’Andrew Garfield dans le rôle principal rend mal le combat intérieur vécu par le personnage. Alors que les souffrances et sévices corporels sont représentés très clairement, Garfield peine à dépasser la dimension physique du récit. Le défaut est d’autant plus probant que les acteurs secondaires s’en sortent avec plus de prestance.
Malgré tout, Scorsese trouve plusieurs moments de beauté dans son récit. Utilisant magnifiquement ses décors naturels, le réalisateur réussit dans son rythme posé et sa retenue. Quelques passages sont certainement trop appuyés et servent un discours moral assez simpliste, mais le cinéaste démontre régulièrement un excellent talent de mise en scène. Le projet lui tient à cœur et s’il est loin d’atteindre les sommets de sa carrière avec Silence, il prouve qu’il est capable d’une rigueur qu’on ne lui connaissait plus.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
Olivier Maltais: ****
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