3 février 2017

Louise en hiver ***

Ratant son train à la fin de l’été, une vieille dame se retrouve isolée dans une petite ville balnéaire. L’électricité manquant, elle doit survivre seule à l’hiver. Elle ne désespère cependant pas. Au contraire, sa solitude favorise l’introspection.

Réalisé par Jean-François Laguionie | Dans les salles du Québec le 3 février 2017 (Axia Films)

Récit posé permettant une métaphore sur la solitude en âge d’or, Louise en hiver est un film doux et tranquille. Jean-François Laguionie, dans son cinquième long-métrage d’animation, installe lentement ses éléments pour révéler progressivement l’univers intérieur de son personnage titre.
Vieille dame qui semble avoir perdu ses souvenirs, Louise représente une figure présence centrale agréable, mais le récit qui lui est attribué, souvent hésitant, semble longtemps s’éparpiller sans grande raison. Le traitement du souvenir révèle d’ailleurs une psychologie assez simple, apportant par son passé que très peu de profondeur au personnage, et le discours lancinant de celui-ci apparaît souvent superficiel. Toutefois, c’est dans l’imagination de Louise que le film trouve ses ailes. Créant des moments poétiques tantôt touchants, tantôt curieux, Laguionie explore alors un univers enfantin, malgré l’âge de son personnage, avec beaucoup d’adresse.
Le personnage se mouvant avec une lenteur affectée, l’animation de Louise en hiver s’approche parfois du statisme. Laguionie use de cette lenteur pour créer des tableaux paisibles, qui ne cherchent jamais à impressionner par leur beauté. Plus retenue que celle de plusieurs de ses contemporains, l’animation du film bluffe moins qu’elle ne laisse une impression de douceur qui sied bien à son récit.
Malheureusement, l’impression laissée est tout aussi volatile. Pour autant que Louise en hiver fait preuve de sobriété, son discours ne semble jamais trouver une accroche forte. Le sujet est touchant, mais la simplicité voulue laisse place, au final, au simplisme.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
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