31 mars 2017

La fille de Brest **½

À Brest, une pneumologue soupçonne un médicament commercialisé d’être à l’origine du décès de nombreux patients. Malgré les embûches et obstacles qui se dressent sur son chemin, le médecin entend mener à bien son enquête contre les laboratoires Servier afin de faire retirer du marché ce médicament dangereux.

Réalisateur: Emmanuelle Bercot | Dans les salles du Québec le 31 mars 2017 (A-Z Films)

Après La tête haute, Emmanuelle Bercot s’inspire de la vie d’Irène Frachon, un médecin pneumologue français qui a joué un rôle primordial dans l’affaire du Mediator. Ce médicament aurait provoqué la mort de plus de 2000 malades en France seulement. Entre la chronique et le thriller médical, Bercot s’attaque avec un bonheur inégal à un sujet délicat. En portant à l’écran le livre d’Irène Frachon (Mediator 150 mg : combien de morts?) et en relatant son combat contre les laboratoires Servier pour le retrait de ce médicament défectueux, Bercot cherche à conscientiser la population et se positionne (comme sa protagoniste) comme lanceur d’alerte. Il est toutefois dommage que la réalisatrice ne fasse pas dans la dentelle et que son film souffre de didactisme. Elle accuse certes les groupes pharmaceutiques de s’en mettre plein les poches sur le dos des contribuables et dénonce fermement le système mis en place, mais un peu plus de retenue dans le propos aurait permis à l'ensemble d'être moins lourd et à la charge d'être moins pesante.
En revanche, le film est rondement mené, en particulier lors de la première partie du film. Beaucoup plus faible, la seconde moitié souffre des nombreux rouages liés au typique film-enquête. On assiste à la victoire improbable entre Frachon et ses alliés (dont un médecin chercheur campé avec doigté par un Benoît Magimel plus fragile que de coutume) contre le gros laboratoire pharmaceutique. Mais si David parvient à défaire Goliath, le combat n’est toujours pas terminé et la grande majorité des victimes n’ont toujours pas été indemnisées.
Dans le rôle de cette femme exemplaire et tenace, l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen joue avec la conviction voulue même si un défaut de langue est parfois trop évident. À l’instar de Snowden d’Oliver Stone, La fille de Brest réussit à faire passer son message et à conscientiser les gens. Il n’en demeure pas moins que le film ne permet de voir qu’un côté à la médaille. Au final, son manque de subtilité diminue de beaucoup son impact.

L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: **½
Jean-Marie Lanlo: **½
Miryam Charles: **½
Martin Gignac: ***
Olivier Bouchard: **
Ambre Sachet: ***
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