21 avril 2017

Free Fire (Hostiles et armés) **

En 1978, dans un entrepôt abandonné de Boston, une transaction illégale d’armes est sur le point de se régler entre deux clans. Une altercation entre deux membres déclenche une fusillade entre les parties alors que d’autres membres armés se joignent de la fête et sèment la confusion parmi les belligérants.

Réalisateur: Ben Wheatley | Dans les salles du Québec le 21 avril 2017 (Entract Films)

Le moins que l'on puisse dire est que Ben Wheatley aime la violence et le chaos. Qu'il soit contrôlé (la descente aux enfers cauchemardesque et envoûtante de Kill List, son meilleur film à ce jour) ou désordonné (la seconde partie cathartique et anarchique de High-Rise), le cinéaste britannique se plaît à bousculer les conventions du cinéma de genre. Free Fire, son sixième long métrage, poursuit dans cette veine chaotique, mais cette fois-ci le résultat est convenu et décevant.
Le plus gros défaut de cet exercice de style est qu'il ne dépasse guère le simple exercice de style. Les hostilités débutent à peine un quart d’heure après le début du film et s’ensuit une longue et incessante fusillade pendant plus d’une heure. Or, au lieu d’installer un quelconque suspense ou une montée dramatique, le cinéaste se complaît dans une mise en scène byzantine et ne fait que semer la confusion. On reconnaît la griffe du cinéaste par sa maîtrise du cadre et son sens de l’espace, mais les personnages unidimensionnels et stéréotypés évoluent dans un cadre qui renvoie davantage à une esthétique de jeu vidéo qu’aux polars américains de l’époque. Des années 1970, Wheatley ne conserve que l'apparence, les accessoires et la musique de John Denver. Pour le reste, on se désintéresse en peu de temps de ce qui se passe à l’écran. De plus, les gunfights répétitifs deviennent vite lassants tandis que les dialogues manquent souvent de mordants.
Sans être un ratage complet, Free Fire n’est guère plus qu’un sous-Reservoir Dogs de la gâchette. Un western décomplexé et  remis à neuf aussi suffisant que futile.
L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: **
Olivier Maltais: ***
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