21 avril 2017

Colossal **½

Une jeune femme (Anne Hathaway) retourne dans sa ville natale, fragilisée par l’échec de son couple. Elle y retrouve un ami d’enfance et s'aperçoit que les troubles dont elle souffre ont des incidences catastrophiques à l’autre bout du monde.

Réalisateur: Nacho Vigalondo | Dans les salles du Québec le 21 avril (Métropole)

On ne peut pas reprocher à Nacho Vigalondo de manquer de constance! Colossal ressemble en effet sur certains points à son précédent Open Windows. Comme ce fut le cas pour ce film, Colossal prend comme point de départ une idée improbable que le réalisateur parvient à rendre possible. Malheureusement, le film suit également la même progression, et au fur et à mesure qu’il se déroule, les faiblesses d’écriture fragilisent le concept de base. Elles provoquent alors une perte de contrôle en raison de mauvais choix qui semblent résulter d’une volonté d’en faire un peu trop pour donner au public ce qu’il attend, de manière un peu excessive.
Cette tendance est d’autant plus fâcheuse que le retour de l’héroïne dans la ville des origines abordait dans un premier temps de manière légère mais pertinente le rapport à soi (et à son sentiment d’échec), à l’autre (vu comme source de jalousie) et à l’enfance (et ses traumatismes enfouis). De plus, il parvenait à intégrer un élément fantastique qui illustrait parfaitement la relation presque triangulaire entre les deux protagonistes principaux et leur passé. Malheureusement, alors que l’élément fantastique parvenait à être aussi crédible que les personnages auxquels il était lié, le film se délite ensuite totalement lorsque Nacho Vigalondo (également scénariste) perd de vue la crédibilité de son personnage masculin pour jouer une carte qui aurait pu être fun si elle n’avait pas été jetée à la va-vite. À force de vouloir s’amuser de tout (un peu n’importe comment), il détruit ce bel équilibre qu’il était parvenu à construire!
Même si nous ne pouvons que regretter cette baisse de régime, admettons toutefois que Colossal demeure un divertissement agréable… d’autant plus qu’Anne Hathaway confère à son personnage un charme mais également une fragilité se transformant en force qui forment un tout particulièrement touchant.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: **½
Olivier Bouchard: **½
Olivier Maltais: ***½
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