21 juillet 2017

Ma Loute: ***½

En 1910, dans le Nord de la France, un inspecteur et son adjoint enquêtent sur de mystérieuses disparitions. Ils se retrouvent à traquer le fils aîné d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières, amoureux de la benjamine d’une famille de riches bourgeois.

Réalisateur: Bruno Dumont | Dans les salles du Québec le 21 juillet 2017 (Entract Films)

Reconnu pour sa rigueur et son style âpre et dépouillé, Bruno Dumont (L’humanité, Camille Claudel 1915) s’est fait plaisir avec cette comédie burlesque éclatée et jubilatoire, sorte de variation rabelaisienne du célèbre Roméo et Juliette de Shakespeare.
Se situant quelque part entre le Jean-Pierre Mocky des belles années (pour les gueules étranges et pour sa manière de représenter la décadence bourgeoise et le prolétariat carnassier) et Delicatessen de Caro et Jeunet, Ma Loute fascine autant qu’il déroute. Derrière toutes ces bizarreries, se dégage en effet un souffle poétique tangible. Dumont ose un cinéma libre à mille lieues des productions actuelles… et c’est tant mieux!
Nous sommes habitués à voir le cabotinage inspiré de Fabrice Luchini (qui s’en donne ici à cœur joie), mais jamais n’a-t-on vu Juliette Binoche aussi bidonnante et en roue libre. C’est pourtant l’hilarant Didier Despres dans le rôle de l’inspecteur Machin qui provoque le plus de rires. Avec son compagnon Malfoy (Cyril Rigaux), ils incarnent un duo farfelu (à la Laurel et Hardy) perdu dans un univers aussi étrange que grotesque.
Malgré une légère baisse de régime dans la seconde moitié du film, cette créature cinématographique reprend du poil de la bête lors d’une finale démente et fantaisiste à souhait. Une nouvelle fois, Dumont risque de ne pas plaire à tous, mais c’est ce qui le caractérise.
L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: ***½
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
Olivier Maltais: ***
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