À Helsinki, Wikhström décide de changer de vie: il quitte sa femme alcoolique pour réaliser son rêve en ouvrant un restaurant. Parallèlement, Khaled, un réfugié syrien voit sa demande d'asile rejetée. Il trouve refuge dans la cour du restaurant de Wikhström.
Réalisateur: Aki Kaurismäki | Dans les salles du Québec le 8 décembre 2017 (EyeSteelFilm)
Réalisateur: Aki Kaurismäki | Dans les salles du Québec le 8 décembre 2017 (EyeSteelFilm)
Avec son dernier film, Aki Kaurismäki continue sur sa lancée tout en marquant un virage non négligeable. Il s’intéresse en effet toujours aux délaissés qui vivotent comme ils peuvent dans une société qui leur laisse peu de place. L’ancien vendeur de chemises qui se reconvertit en patron d’un petit restaurant miteux dans lequel travaillent trois sympathiques incompétents en est le parfait exemple. Il continue également à faire se côtoyer le constat social et le burlesque. Il est même possible de voir une filiation avec son précédent long-métrage (Le Havre, qui mettait déjà en scène un migrant)... mais c’est aussi par ce biais qu’intervient le changement. Alors que Le Havre jouait à fond la carte de la fable volontairement un peu naïve, qui permettait à la poésie socialo-burlesque de Kaurismäki de s’exprimer à merveille, The Other Side of Hope se fait plus réaliste. Son migrant n’est d’ailleurs plus un faire-valoir mais un véritable personnage de premier plan, dont le cinéaste cherche à comprendre le parcours.
Ce qui pourrait servir le film devient paradoxalement sa petite limite. En ancrant un peu plus son film dans le réel, le cinéaste perd une grande partie de la poésie qui faisait la force de son cinéma, et qui permettait par la bande à ses personnages de trouver une véritable incarnation.
Malgré cela, The Other Side of Hope demeure un film de qualité (toujours aussi superbement cadré). Si nous avons du mal à croire totalement et à nous attacher à ses personnages, nous ne pouvons que louer la tentative de Kaurismäki de faire évoluer son cinéma, en essayant de répondre au Havre, et en accordant enfin une vraie place à ce migrant en quête d’une nouvelle vie.
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ****
Pascal Grenier: ***½ Olivier Maltais: ***