2 mars 2018

Isla Blanca **

Mathilde (Charlotte Aubin) retourne sans l’annoncer à la maison familiale après huit années d’absence inexpliquées. Elle découvre une famille en difficulté: sa mère est mourante et son frère est rempli de questions face à l’absence de sa sœur.

Réalisé par Jeanne Leblanc | Dans les salles du Québec le 2 Mars 2018 (Maison 4:3)

Les premières minutes d’Isla Blanca, bercées par la mélancolie, sont prometteuses. Réalisant son premier long métrage, Jeanne Leblanc s’investit pleinement dans un projet foncièrement personnel. Malheureusement, son film s’enferme rapidement dans une répétition d’idées qui exacerbe les lacunes formelles et scénaristiques du projet.
Le film opère presque en huis clos, ne sortant que par très rares moments de la maison familiale. Si l’économie de lieu sert bien le propos, la profusion de dialogues que celle-ci entraîne pose problème. Les personnages verbomoteurs ont tendance à s’expliquer ou à ressasser les mêmes idées et l’omniprésence des paroles empêche les non-dits de prendre place. Le tout étant joué à fleur de peau, le résultat est assommant, effaçant toutes nuances possibles du sujet, et le film donne l’impression de ne pas prendre le temps de respirer.
Charlotte Aubin se donne tout de même à fond dans son rôle, mais la simplicité de celui-ci pose problème. Au bord de la crise de nerfs pour la durée du film, le personnage apparaît en fin de compte plutôt unidimensionnel. À ses côtés, le jeune Théodore Pellerin fait bonne figure. Son rôle étant plus discret, l’acteur affiche une intériorité que sa collègue n’a pas la chance d’exploiter.
Les acteurs comme la réalisatrice s’investissent donc dans un projet plein de bonnes intentions. Cependant, le film manque singulièrement de recul pour complètement développer ses thèmes.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard:**
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ***
Ambre Sachet: ***
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