2 mars 2018

Before We Vanish (Sanpo suru shinryakusha ) ***½

Au japon, trois personnes qui ne se connaissent pas changent soudainement leur manière d’être. Elles seraient devenues des extraterrestres préparant l’invasion de la terre.

Réalisateur: Kiyoshi Kurosawa | Dans les salles du Québec le 2 mars 2018 (Métropole)

Si Before We Vanish est sur le papier un film de science-fiction, il permet surtout à Kiyoshi Kurosawa de jouer avec différents genres ou sous-genres du cinéma populaire. Ainsi, chaque scène lui donne l'occasion d'en aborder un, de la comédie noire et déjantée (la scène de l'hôpital) à l'horreur (la brève scène d'ouverture), en passant par le thriller à l’ultraviolence glaciale, la comédie romantique ou le film apocalyptique. Il évite cependant l'effet patchwork en conservant tout au long de son film une grande cohérence grâce à une direction d'acteurs rigoureuse, un scénario cohérent dans son improbabilité (et soutenu par des dialogues qui flirtent génialement avec le ridicule sans jamais y sombrer), mais aussi, paradoxalement, grâce à l’uniformité et la sobriété de son travail formel. À l'opposé, il surjoue la rupture avec l'utilisation de la musique, qui accentue de manière volontairement caricaturale des poncifs des genres qu'elle illustre tout à tour (ou qu'elle prend à contre-pied, voir qu'elle annonce de manière presque trop évidente, comme dans les premières minutes du film).
Au final, cet exercice de style brillant finit par former un tout d'une force comique pince-sans-rire de plus en plus jouissive. Si le même scénario filmé par un Miike aurait probablement fini par se morde la queue et par se dissoudre dans ses propres excès, le délire tranquille et contenu de Kurosawa transforme un nanar en puissance en une œuvre envoûtante, qui se dévore avec un réel plaisir pendant plus de deux heures.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***½
Martin Gignac: **½
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