Réalisé par Jeremy Hersh | Au Québec : en primeur numérique à partir du 19 juin 2020 (Cinéma du Parc) |
Jess (Jasmine Batchelor), une jeune femme noire et indépendante, accepte de porter l’enfant de son meilleur ami (blanc) et de son conjoint (noir). Lorsqu’un test prénatal leur fait comprendre que l’enfant qu’elle porte risque d’être atteint de trisomie 21, la question d’un possible avortement se pose et vient semer le trouble sur une belle amitié.
En 10 minutes, tout ce qui est écrit plus haut est dit de manière tout sauf subtile: chaque scène est sursignifiante et chaque détail affirme clairement la volonté du cinéaste d’ancrer son film dans une Amérique progressiste (donc, forcément très new-yorkaise). Bien évidemment, tous les enjeux de société abordés sont importants et les intentions de Jeremy Hersh sont très louables... mais son excès de bonne volonté et son désir de tout aborder de manière exhaustive donne au film des allures de pensum indigeste livré par un élève qui veut trop en faire pour tout dire. Certes, le réalisateur a le mérite de vouloir susciter la réflexion sur un sujet difficile sans imposer de réponse évidente, mais cela n’est jamais satisfaisant en raison de ce déluge trop insistant de bonnes intentions et de passages obligés dans la caractérisation des personnages, qui contrastent fortement avec quelques moments beaucoup plus libres et plus réussis impliquant des enfants trisomiques. Ces quelques instants où un semblant de vie semble habiter le film sont vite noyés par une succession d’intentions, qui font de ce film, au mieux, une matière à réflexion pour étudiants, mais probablement pas le film souhaité, sur un sujet difficile.
The Surrogate n’est donc en réalité pas grand-chose de plus que du cinéma indépendant new-yorkais médiocre (et oui... ça existe!) qui a, il est vrai, le mérite de la sincérité.