24 juin 2022

★★¼ | The Black Phone (Le téléphone noir)

Réalisation : Scott Derrickson| Dans les salles du Québec le 24 juin 2022 (Universal)

Après un passage chez Marvel (Doctor Strange et ayant abandonné sa suite parue il y a quelques semaines pour divergences artistiques), le réalisateur Scott Derrickson (Sinister) renoue avec l’horreur et aux productions plus modestes de Blumhouse avec The Black Phone. Adapté d’une courte nouvelle de Joe Hill (le fils de Stephen King), ce suspense offre un mélange de surnaturel et d’horreur plus classique parfaitement calibré pour plaire aux admirateurs de film d’horreur moderne. À ce sujet, on y retrouve de la nostalgie (l’action se déroule à la fin des années 1970), une reconstitution historique simple mais réussie, de bons jeunes comédiens et un esprit de camaraderie similaire à celle de la populaire série Stranger Things.
En revanche, ce qu’il manque à ce huis clos est l’élément de surprise. Les morceaux de l’intrigue s’emboîtent de façon soignée mais mécanique et la tension meurt rapidement dans l’œuf. Aussitôt le huis clos installé, la répétition des événements qui s’ensuivent donne dans la redite avec effets chocs propres au genre, de telle sorte qu’on décroche même si le téléphone noir continue de sonner à maintes reprises. Le reste n’est que du menu fretin à une intrigue convenue piétinante et chiche en éléments de surprises. De plus, le montage alterné final qui renvoie à un classique du genre et utilisé à maintes reprises dans des œuvres beaucoup moins réussies que son modèle de base (comme celle-ci), ne fait qu’infirmer le manque d’originalité des créateurs. Au final, malgré les qualités techniques et une trame sonore très atmosphérique à la Tangerine Dream du Canadien Mark Korven (The Lighthouse), on est loin d’un futur classique du genre qui passera à l’histoire.
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