22 juillet 2022

★ | Nope (Ben non)

Réalisation : Jordan Peele | Dans les salles du Québec le 22 juillet 2022 (Sony)
Après deux gros succès publics (Get Out et Us), le surestimé Jordan Peele accouche de son projet le plus ambitieux à date avec Nope, son troisième long métrage. Un des projets au secret le mieux gardé jusqu’à ce jour, ce mélange d’horreur et de science-fiction se veut un blockbuster estival conceptuel. En s’inspirant notamment des deux chefs-d’œuvre de Spielberg des années 1970 (Jaws et Close Encounters of the Third Kind) mais aussi de l’univers marqué de certains films de M. Night Shyamalan (Signs et The Happening), Nope est tout sauf une réussite. On frôle la catastrophe tant l’exécution est si fade et trompeuse qu’on se ramasse rapidement devant un bordel confus et une œuvre profondément auto-indulgente.
C’est comme si Peele s’était assuré d’avoir le plein contrôle sur cette production plus luxueuse que ses précédentes mais qu’il s’était carrément perdu dans ses propres dédales, sa vision artistique n’ayant d’égal que son ego surdimensionné. Certes, il y a l’installation d’un climat mystérieux au départ, mais ensuite plus rien. Pire, l’intrigue fourmille d’idées plus confuses les unes que les autres s’emboîtant sous forme de chapitres qui ne font que meubler temporairement et retarder l’éventuel dernier acte plus mouvementé, mais peu captivant et aucunement énergique. De plus, les personnages campés par une bonne distribution sont fades et les liens qui se tissent entre eux sont artificiels et mal agencés. Même l’humour des précédents films de Peele est ici éphémère et tombe souvent à plat. Au final, malgré un emballage visuel assez soigné, on est confronté à un ovni singulier, mais totalement désarticulé. Un porte-à-faux désordonné, prétentieux et peu palpitant. Ne croyez pas au battage médiatique, et revoyez les classiques de Spielberg à la place... ne serait-ce que pour le plaisir de regarder une vraie superproduction aussi intelligente qu’excitante.
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