6 avril 2012

Bestiaire ***½

Film vu dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois

Un zoo, des enclos, des animaux, des soigneurs, des visiteurs... le tout sous l'objectif attentif et les cadrages inhabituels de la caméra de Denis Côté.

Réalisateur : Denis Côté | Dans les salles du Québec le 6 avril 2012 (FunFilm Distribution)

L’affiche peut surprendre mais qu’on se rassure, Denis Côté ne s’est pas reconverti dans le documentaire animalier. On comprend en effet bien vite que Bestiaire est un peu au genre ce que Zidane, un portrait du XXIe siècle était au documentaire sportif... En clair: il est aussi proche (voire plus proche) de l’art contemporain que du documentaire (lire notre entrevue avec Denis Côté). Ce parti-pris en décontenancera probablement plus d’un, mais c’est bien évidemment ce qui en fait la force. En choisissant des angles et des cadrages inhabituels pour filmer les animaux ou les visiteurs du Parc Safari (et en s’interdisant tout commentaire), Côté propose un regard neuf sur ses sujets. Il obtient ainsi une sorte d’abstraction graphique qui éloigne les spectateurs des poncifs, pour mieux les ramener vers l’essence même de son objet, détaché de tout stéréotype. Ainsi, cet exercice qui peut sembler au premier abord purement stylistique plonge le spectateur dans une réflexion aussi poétique que passionnante sur l’animal, l’homme, l’industrie du divertissement... mais également sur la vie, son sens, sa vacuité. Si le film prend le risque d’en laisser plus d’un sur le bord du chemin, il n’en demeure pas moins une expérience passionnante pour les spectateurs les plus cinéphiles... ou les plus curieux.
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