Film vu à l’occasion des Rendez-Vous du cinéma québécois
Tal (Agathe Bonitzer), une jeune israélienne d’origine française, jette une bouteille contenant un message de paix à la mer. Naïm (Mahmud Shalaby), un jeune palestinien, la trouve. Sous le pseudonyme de Gazaman, il lui répond assez froidement. Pourtant, petit à petit, une amitié forte se crée. Avec elle, un monde meilleur deviendrait-il possible?
Une bouteille dans la mer de Gaza, présenté à l’occasion des derniers Rendez-Vous du cinéma québécois, faisait un peu figure d’intrus. Bien qu’étant une coproduction québécoise, le film, dirigé par un metteur en scène français chevronné (malgré sa courte filmographie au cinéma, lire notre entrevue), est principalement franco-israélien. Mais sa sélection dans ce festival consacré à la production locale nous aura permis de découvrir un film au charme et à l’optimisme très réjouissants.
Malgré un point de départ improbable, l’idéalisme adolescent qui enrobe le film avec conviction nous aide à y croire. D’autres éléments confortent notre adhésion : la sensibilité de la mise en scène de Thierry Binisti, la justesse de ses deux interprètes principaux (Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby) et le regard précis, documenté et très réaliste (la romancière / scénariste Valérie Zenatti a vécu en Israël lorsqu’elle était adolescente) sur ces deux mondes (Gaza et Jérusalem, si proches et pourtant si lointains) et leurs violences. Malgré sa naïveté (qui ne sombre jamais dans la mièvrerie), Une bouteille dans la mer de Gaza est un beau petit film qui ose imaginer une amitié impossible et la faire exister pendant cent minutes. Au-delà des qualités déjà évoquées, c’est probablement sa foi et sa sincérité qui le rendent si touchant!
Lire notre entrevue avec Thierry Binisti.
