31 août 2012

La vallée des larmes *½

Une éditrice montréalaise (Nathalie Coupal) reçoit régulièrement des enveloppes anonymes contenant le récit détaillé d'un jeune Palestinien ayant grandi dans les camps de réfugiés du Liban. Elle se met en tête d'en découvrir l'auteur et d'en publier le témoignage.

Réalisatrice: Maryanne Zéhil | Dans les salles du Québec le 31 août 2012 (Les Films Séville)

Le sujet abordé par Maryanne Zéhil est particulièrement prometteur. En plus de s'intéresser aux terribles massacres de Sabra et Chatilla, elle porte aussi un regard sur la spirale de la violence alimentée par le désir de vengeance poussé jusqu’à l’absurde (une mère élève son fils pour qu’il venge les siens en mourant en martyre). Le programme étant déjà suffisamment riche, on ne comprend pas bien ce qui a poussé la réalisatrice / scénariste / productrice à en ajouter une couche en imaginant le personnage de l’éditrice québécoise, sensée faire la passerelle entre le public ignorant (elle regarde des vidéo sur Youtube pour nous éduquer, merci à elle) et un événement lointain (dans le temps et l’espace). Valse avec Bachir ne s’était pas donné cette peine, mais avait suffisamment d’éléments pour permettre aux spectateurs ayant des petites lacunes de comprendre les tenants et les aboutissants de ce terrible événement. À la place, Maryanne Zéhil préfère s'intéresser à cette femme dont elle ne sait que faire, et lui invente une histoire superflue (son rapport aux hommes, à la boisson et à sa mère) tout en étant incapable de rendre crédible sa relation avec le témoin du massacre... ce qui ne laisse plus beaucoup de temps pour traiter le vrai sujet!
Notons également la grande cohérence dans la mauvaise qualité de la mise en scène, des dialogues et de la musique, à la fois trop appliqués et mal maîtrisés, ce qui n’aide pas les choses.
La vallée des larmes se fera probablement très vite oublier de ceux qui lui auront pardonné d’avoir gâché un tel sujet. Les fétichistes de bottes en cuir et les amoureux de Nathalie Coupal (omniprésente, comme ses bottes) seront par contre probablement ravis. Malheureusement, ce n’est pas notre cas!
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