Marc Marronnier (Gaspard Proust), critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit, vient de divorcer de celle qu’il imaginait être la femme de sa vie. Il est maintenant persuadé que l’amour ne peut durer que trois ans. Il a même écrit sous pseudonyme un roman en témoignant, qui remporte un beau succès. Mais entre temps, il a entamé une relation avec la délicieuse Alice (Louise Bourgoin), qui porte sur ledit roman et sur son auteur inconnu un jugement plutôt sévère.
Réalisateur: Frédéric Beigbeder | Dans les salles du Québec le 12 octobre 2012 (Les Films Séville)
Frédéric Beigbeder, écrivain branchouille par excellence, décide pour la deuxième adaptation d’une de ses oeuvres de prendre le taureau par les cornes et de revêtir la casquette de réalisateur. Le moins que l’on puisse dire est que le début du film semble lui donner raison et enterre dans l’oeuf les quelques réticences que l’on pouvait avoir. La mise en place des personnages est très efficace, les dialogues sont souvent drôles, le casting est sans faute et les scènes s'enchaînent à merveille, ce qui donne au film un bon rythme et des allures de comédie légère et revigorante. Certes, Beigbeder se livre parfois à quelques petits effets de cinéma inutiles (peut-être pour faire oublier son statut d’écrivain), mais les qualités de l’ensemble prennent largement le dessus.
Par contre, aux ⅔ du film, la belle petite mécanique s’enraye quelque peu. Lorsque tout est bien mis en place, les personnages et les milieux dépeints avec talent (le Paris de la nuit, le milieu littéraire) doivent laisser la place au seul récit, et à la comédie romantique pure. C’est à ce moment que Beigbeder perd la maîtrise de son film: il semble ne plus savoir où il va, ou plutôt ne pas savoir comment y aller. Le rythme ralentit, les scènes s’éternisent, sont parfois inutiles, et les dialogues deviennent moins drôles. La légèreté des premiers instants laisse alors la place à une comédie un peu poussive qui semble avoir du mal à conclure. S’il reste de temps en temps quelques bons moments (dont l’improbable rencontre JoeyStarr / Michel Legrand), la petite magie des débuts n’est plus là.
L’amour dure trois ans nous aura tout de même permis, malgré cette baisse de régime, de passer un agréable moment. Il nous donne aussi envie de revoir un jour un autre film réalisé par Frédéric Beigbeder, qui, avec quelques petits ajustements dans la gestion de son récit, sera très probablement en mesure de nous livrer une comédie très agréable. On l’attend avec impatience!