16 novembre 2012

Le prénom **

Vincent (Patrick Bruel) profite d'un souper chez sa sœur (Valérie Benguigui) et son beau-frère (Charles Berling) pour leur annoncer une nouvelle des plus troublantes : il compte nommer son enfant Adolph.

Réalisation : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte | Dans les salles du Québec le 16 novembre 2012 (Les films Seville)

Les metteurs en scène Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte transposent au cinéma leur pièce à succès éponyme. Ils y parviennent avec une certaine aisance en raison d'une intrigue amusante se déroulant sous nos yeux avec fluidité. Les réalisateurs créent ainsi une œuvre sympathique et divertissante sous plusieurs aspects, mais on ne peut s'empêcher de ressentir les artifices du théâtre (notamment dans le montage et les placements de la caméra) et de se questionner sur une telle entreprise. Pourquoi transposer une pièce de théâtre au cinéma si on ne peut échapper à la perception d'un théâtre filmé? Bien sûr, on pourra argumenter que le cinéma rejoint un plus large public que le théâtre, ce qui n'est pas totalement faux. Néanmoins, le film qui se déroule en huit clos (l'appartement de la famille) constitue une négation de l'espace (de ses possibilités) et de la mise en scène cinématographique (un peu comme le faisait Carnage de Polanski). Il n'y a pour ainsi dire aucune confrontation entre les deux médiums artistiques. Le théâtre devant lequel on a simplement posé une caméra et quelques lumières remporte aisément la palme. On aurait pu espérer plus d'un film se retrouvant sur grand écran. En ce sens, Le Prénom est un film modeste et dépourvu d'imagination, de rêve, de cinéma...
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