18 janvier 2013

On the Road (Sur la route) **½

Dean Moriarty (Garrett Hedlund) amène sur la route son nouvel ami Sal Paradise (Sam Riley) pour l’initier aux joies de la liberté, du voyage, de la drogue et du sexe.

Réalisateur : Walter Salles / Dans les salles du Québec le 18 janvier 2013 (Alliance Vivafilm)

Cela fait des années que l’on parle d’adapter au cinéma Sur la route de Jack Kerouac. Personne n’y est arrivé avec succès et ce n’est pas un hasard. Ce roman phare de la Beat Generation est si foisonnant qu’il faudrait pratiquement une série - pas un film de deux heures - pour y arriver. Le cinéaste Walter Salles (Gare centrale) a décidé de relever ce pari et le résultat est loin d’être concluant.
Filmé au Québec avec une prestigieuse distribution qui comprend Kristen Stewart, Kirsten Dunst, Amy Adams, Viggo Mortensen, Terrence Howard et Steve Buscemi, ce long métrage souffre d’un rythme archaïque et de choix scénaristiques discutables. Cherchant à recréer l’époque à l’aide d’une mise en scène soignée mais un brin trop conventionnelle, l’essai n’arrive pas à former un tout cohérent et ce, malgré quelques séquences réellement intéressantes, la plupart mettant en vedette les très bons Garrett Hedlund et Sam Riley. Malheureusement, le film donne la plupart du temps l’impression de n’être qu’une série d’anecdotes : les personnages n’arrivent pas à exister réellement et les péripéties semblent constamment apparaître par hasard, sans aucune logique.
Cela donne un film éparpillé qui traîne souvent en longueur, un peu comme l’était plus tôt cette année l’inégal Not Fade Way. Lorsqu’un segment sort enfin du lot, lorsque les deux héros et leur amie/maîtresse incarnée par Kristen Stewart décident de partir pour la Californie, on sent que l’essai veut aller quelque part. Or, il n’atteindra jamais sa destination, le réalisateur étant trop intéressé à parler de sexe (au lieu d’en montrer!) sans jamais réellement aller au cœur des enjeux qui tourmentent ses personnages.
Peut-être qu’au final le choix de Walter Salles n’était pas le bon. Ce n’est pas en embauchant quelqu’un qui a fait un sympathique road-movie (en l’occurrence Carnets de voyage) qu’il sera possible de recréer cette magie pour l’ultime road-movie littéraire. Sur le simple plan cinématographique, On the Road a beaucoup de difficulté à exister et là où il y a des moments à moitié réussis, il y a surtout des moments à moitié ratés qui laissent présager quel grand film cela aurait pu être.
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