26 avril 2013

Pain & Gain (Coup musclé) ***

Trois entraineurs physiques (Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Anthony Mackie), insatisfaits par leur situation, décident d’organiser le rapt de l’un de leurs clients pour lui soutirer sa fortune. Lorsque celui-ci devine l’identité de ses ravisseurs, l’entreprise se voit alors compromise et les entraineurs doivent avoir recours à des méthodes extrêmes pour en assurer le succès.

Réalisateur: Michael Bay | Dans les salles du Québec le 25 avril 2013 (Paramount Pictures)

Michael Bay est assurément l’emblème du cinéma hollywoodien dans tout ce qu’on lui reproche dernièrement : scénarios insipides, réalisation tapageuse et un manque certain de personnalité. Son intention, alors, de s’attaquer à un « petit » projet, après avoir terminé Transformers : Dark of the Moon, ne pouvait qu’inspirer le cynisme, surtout en voyant les têtes d’affiche. Pourtant, Pain & Gain réussit à déjouer partiellement les appréhensions que le réalisateur inspire. La surprise doit beaucoup à l’ironie affichée d’entrée de jeu. Le rêve américain, que les films de Bay ont généralement tendance à consolider, y est ici présenté comme un fantasme pour de sympathiques idiots et l’affirmation disant que le film est adapté de faits réels est faite comme une accusation envers la race humaine de sa potentielle stupidité. Le film garde le ton et, à défaut d’être particulièrement malin ou subtil, Pain & Gain réussit à amuser franchement par la distance condescendante qu’il prend par rapport à son sujet.
Michael Bay reste par contre le même et ses tics habituels sont toujours aussi présents. Même si elle trouve peut-être mieux sa justification dans ce dernier film, la mise en scène surfaite du réalisateur agace souvent. L’humour simpliste a beau réussir lorsqu’il s’attaque au rêve américain, il tombe régulièrement dans le grossier : se voulant provocateur, il est finalement trop idiot pour être subversif.
La petite surprise laisse donc très vite place aux vieilles habitudes. Malgré ses allures, Pain & Gain reste probablement un produit fabriqué de toutes pièces pour satisfaire un large public. Cependant, le produit réussit au moins à amuser, et c’est déjà beaucoup plus que ce que son réalisateur avait réussit depuis plusieurs années.
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