26 avril 2013

Une chanson en moi / The Day I Was Not Born (Das Lied in Mir) ***½

À l’occasion d’une escale à Buenos Aires, une nageuse allemande (Jessica Schwartz) entend une berceuse qu’elle croit reconnaître. Elle prolonge son séjour en Argentine et comprendra progressivement que son passé n’y est peut-être pas complètement étranger.

Réalisateur: Florian Cossen | Dans les salles du Québec le 26 avril (Métropole films)

Près de trois ans après sa projection dans le cadre du Festival des Films du Monde (où il a notamment reçu le prix Fipresci), les spectateurs montréalais vont enfin avoir la possibilité de redécouvrir ce film allemand à la coloration très sud américaine.
Florian Cossen signe avec Das Lied in Mir son premier long métrage, mais il excelle déjà dans l’art d’installer un personnage et une histoire. En quelques minutes, à l’aide d’un montage rapide et d’un cadrage serré et précis, il nous fait comprendre comment son héroïne en vient à s’interroger sur son passé. À partir de ce moment, le rythme se fait volontairement plus lent, le cadre s’élargit (pour permettre à l’ambiance de Buenos Aires d’englober le personnage principal) et les personnages secondaires prennent corps. Sans les juger, en leur laissant le temps de s’affirmer sans jamais abuser de dialogue, Florian Cossen les intègre à son film avec une belle retenue. Jamais il ne sombre dans le pathos. Il préfère observer l’ensemble avec justesse en laissant évoluer son film avec fluidité. Il parvient ainsi à nous faire comprendre les actions de chacun avec une facilité et une limpidité impressionnantes pour un premier film. Certes, sa volonté d’adapter sa réalisation à ses différentes scènes est parfois un peu trop “visible” (pour ne pas dire un peu scolaire), mais son talent laisse présager le meilleur pour la suite de sa carrière. Sa direction d’acteur (tout en retenue) et la qualité des dialogues (parfaitement maîtrisés) permettent aux comédiens de livrer le meilleur d’eux même (accordons tout de même une mention spécial à Jessica Schwartz).
Pour son premier film, Florian Cossen nous livre donc un intéressant travail de mise en scène et aborde un sujet grave et des problématiques difficiles (peut-on faire le mal pour faire le bien, la complexité des liens familiaux, etc.) avec retenue et sensibilité... de quoi nous laisser espérer le meilleur pour la suite de sa carrière.
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