12 avril 2013

Triumph of the Wall (Le Triomphe du mur) ***

Chris Overing se met en tête de construire un mur en pierre sèche de 300 mètres de long. Bill Stone accepte de documenter l'événement. Ce qui devait durer 8 semaines durera en réalité 8 ans!

Réalisateur: Bill Stone | Dans les salles du Québec le 12 avril 2013 (Bunbury Films)

Le point de départ du film n’a rien de passionnant: un homme envisage de construire un mur en pierre sèche et demande à un autre homme de documenter l'événement. Mais voilà... le mur fait 300 mètres de long, le bâtisseur n’a jamais empilé de pierres... et le tout lui prendra huit ans. Fort heureusement, le documentariste au nom prédestiné (Bill Stone) a la bonne idée de ne pas quitter le navire et d’en faire son premier film. Mais que l’on se rassure, plus qu’un documentaire retraçant la confection d’un mur durant huit ans, Triumph of the Wall se transforme vite en réflection poético-humoristico-philosophique sur ce qui nous pousse à mettre en branle certains projets et à s’y tenir.
Intelligemment, Bill Stone trouve toujours les commentaires qu’il faut, n’étant jamais dupe de l’incongruité de la double entreprise (la fabrication du mur / la réalisation d’un film) un peu folle quand on la compare aux attitudes du commun des mortels (toujours plus, toujours plus vite). Il sait également trouver le bon rythme et dose parfaitement ses différents angles d’attaque (les ambitions artistico-métaphysiques de Chris Overing, les divergences avec les employés saisonniers, les confessions de Bill Stone lui même, son séjour en Écosse, pays des origines des murs de pierre sèche, etc.). Tout cela est savamment dosé et saupoudré de déclarations qui pourraient ressembler à des lapalissades mais qui, en raison de leurs parfaites imbrications au reste du film, contribuent à forger une œuvre cohérente. Le film, ainsi fait de petits éléments a priori insignifiants qui s’enchevêtrent pourtant à la perfection, finit par faire bloc et tient debout... comme un mur de pierre sèche!
En cherchant à documenter la construction d’un mur, Bill Stone est donc parvenu à faire un premier film original et plein de charme. Espérons pour lui qu’il y en aura d’autres!
SHARE