17 mai 2013

Mud (Mud - Sur les rives du Mississippi) **½

Ellis (Tye Sheridan) et Neckbone (Jacob Lofland), 14 ans, découvrent dans une île perdue au milieu du Mississipi un bateau perché sur un arbre. Très vite, ils s'aperçoivent qu’un homme (Matthew McConaughey) poursuivi par la police y vit. Ils décident de l’aider à prendre la fuite en compagnie de celle qu’il aime (Reese Witherspoon).

Réalisateur: Jeff Nichols | Dans les salles du Québec le 17 mai 2013 (Les Films Séville)

Après un Take Shelter très remarqué (même s’il n’avait pas convaincu l’auteur de ces lignes), Jeff Nichols refait parler de lui avec Mud (en compétition à Cannes l’an dernier). Le film comporte d’indéniables qualités: une mise en scène limpide qui parvient à tirer le meilleur de l’utilisation fluide de la steadicam, une superbe photo dont l’authenticité rend magnifiquement hommage aux lieux filmés (l’île, les rives du Mississipi) et des acteurs tous excellents (signalons particulièrement la performance de Matthew McConaughey, dont la carrière prend depuis quelques mois une tournure inespérée). Avec ce récit initiatique, Jeff Nichols suit le parcours d’un adolescent qui va franchir un cap vers l’âge adulte en découvrant le mensonge, la cruauté de la vie et des relations sentimentales. Malheureusement, malgré les qualités évoquées, il ne parvient pas à insuffler à son film une part de mystère, d’aventure, de danger... c’est à dire une part d’enfance. On la retrouve certes en partie grâce à cette île presque mystérieuse et au personnage incarné par Matthew McConaughey, mais il manque trop souvent l’impression de griserie de l’aventure et l’excitation de la découverte d’un monde dangereux jusqu’alors interdit (que l’on retrouve dans Les Géants, film récent évoquant lui aussi paradoxalement Mark Twain, bien qu’il se déroule en Belgique)
Heureusement, le rythme volontairement lent et contemplatif parvient tout de même à nous captiver pendant une grande partie du film. Mais lorsque les choses s’accélèrent (une course à moto contre la mort, une fusillade peu convaincante), le petit charme se rompt pour laisser place à un sentiment de déception. Décidément, après Take Shelter, Jeff Nichols confirme que s’il a du talent, il éprouve toujours autant de difficultés à conclure ses films de manière satisfaisante!
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