31 mai 2013

The Angel’s Share (La part des anges) **½

Quatre délinquants écossais échappent à la prison en se voyant contraints d’exécuter des travaux d’intérêt général. Leur éducateur (John Henshaw) en profite pour les initier au plaisir des dégustations de whisky et permet à l’un d’eux (Paul Brannigan) de découvrir qu’il possède un talent jusqu’ici caché. Les quatre compères en profitent et décident de mettre au point une dernière arnaque.

Réalisateur: Ken Loach | Dans les salles du Québec le 31 mai (Les Films Séville)

Après une mise en place très loachienne (violence, désoeuvrement, importance du personnel social à l’écoute des plus défavorisés), The Angel’s Share entame un virage vers la comédie à la naïveté gentiment immorale. Le vol y est vu comme pouvant être positif à partir du moment où il ne nuit à personne (la personne spoliée ne s’aperçoit pas de l’arnaque... ce qui compte pour elle étant plus le prix qu’elle a payé que la qualité de ce qu’elle a acheté) et où il permet aux arnaqueurs de prendre un nouveau départ. Le film nous rappelle également que l’appréciation des bonnes choses ne s’achète pas mais s’acquiert par la connaissance. Cette petite morale plutôt immorale (pour se procurer ces bonnes choses, il faut avoir de l’argent, les voler, ou être ami avec des voleurs!) est tout de même amusante et les acteurs plus vrais que nature (attention, version sous-titrée indispensable) sont idéalement choisis. Cependant, l’arrière plan social trop développé ressemble plus à une griffe Ken Loach qu’à une nécessité et pèse inutilement sur l’ensemble, qui finit par être un peu lassant.
The Angel’s Share restera donc probablement comme un petit film relativement sympathique mais surtout très mineur. D’ailleurs, si le film avait été signé par un inconnu, aurait-il été sélectionné à Cannes l’an dernier et aurait-il reçu le prix du jury? On peut en douter fortement!
SHARE