2 août 2013

Wadjda ***

Wadjda (Waad Mohammed) s'inscrit à un concours de récitation du Coran à son école afin de remporter le prix qui lui permettra de s'acheter un vélo.

Réalisatrice : Haifaa Al Mansour | Dans les salles du Québec le 2 août 2013 (Métropole Films Distribution)

Premier long-métrage de la réalisatrice Haifaa Al Mansour, Wadjda est une oeuvre gracieuse bercée par la performance de la jeune actrice Waad Mohammed. Au-delà de la mention attachée au film (premier long métrage réalisé par une femme en Arabie saoudite), il possède également une simplicité des plus touchante. La réalisatrice pose sa caméra à la hauteur de Wadjda qui vit dans une société où les femmes n'ont pas le droit de s'exprimer en public. Le droit d'expression chez les femmes est d’ailleurs l’un des thèmes majeur du film: Wadjda veut contrer l’ordre établi, écouter des chansons en anglais, s'habiller différemment ou faire du vélo (interdit aux femmes). Dans toute sa naïveté et sa fougue, la jeune fille représente à elle seule l'esprit de rébellion qu'on retrouve sporadiquement dans le film, refoulé, chez les femmes plus âgées.
Cependant, malgré tout l’intérêt du sujet traité, le fil narratif mince ne parvient pas à convaincre totalement. Wadjda veut un vélo pour faire une course avec un ami. Elle trouve donc divers moyens de se procurer l'argent qui lui servira à l'acheter. La réalisatrice, qui est également scénariste, pose sur le parcours de son héroïne une série d'embûches qui donnent souvent l'impression d'être artificielles. Le déroulement du récit en souffre et pour un film qui présente un regard d'enfant sur une société oppressive, on aurait souhaité un peu plus de libertés au niveau du scénario et de la mise en scène.
Toutefois, le film demeure une critique sociale pertinente où les enfants sont malgré eux soumis aux mêmes règles que les adultes. Avec Wadjda, la réalisatrice revendique un droit à l'enfance.
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