18 octobre 2013

L'autre maison ***½

Un vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer (Marcel Sabourin) vit sous la garde attentive de son fils (Émile Proulx-Cloutier). Ce dernier, qui combat ses propres démons, demande l'aide de son frère aîné (Roy Dupuis) correspondant à l'étranger.

Réalisateur : Mathieu Roy | Dans les salles du Québec le 18 octobre 2013 (TVA Films)

Bien souvent les films traitant de la maladie (et de ses conséquences tragiques) deviennent malgré eux des œuvres à thèses. Il est alors facile de se perdre dans les qualificatifs communément associés au genre (courage, sensibilité, sacrifice, humanisme) jusqu'à en oublier le film même. Pourtant, L'autre maison, premier long-métrage de fiction de Mathieu Roy (Surviving Progress) est d'abord et avant tout une œuvre cinématographique débordante de qualités.
Le travail de caméra, de montage et de direction d'acteurs accompagne le sujet tout en le transcendant. Le réalisateur parvient ainsi à poser un regard lucide sur la maladie tout en évitant d'alourdir son propos. Bien que la maladie du vieil homme semble occuper l'avant-scène, on finit par se rendre compte qu'elle n'en est pas le drame principal. Mathieu Roy est en effet parvenu avec force à mettre en lumière l'errance de trois hommes qui, sans le savoir, portent en eux la solution à leur souffrance. La construction de son scénario autour d'une relation fragile entre un homme et ses fils s’appuie sur une distribution de qualité. Dans le rôle du patriarche, Marcel Sabourin offre une performance sans failles. Roy Dupuis, Émile Proulx-Cloutier et Florence Blain Mbaye sont quant à eux d’une sobriété qu’il faut souligner.
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