8 novembre 2013

Kill your darlings ***

Au milieu des années 40, trois jeunes auteurs qui deviendront des figures centrales de la Beat Generation, à savoir William S. Burroughs (Ben Foster), Jack Kerouac (Jack Huston) et Allen Ginsberg (Daniel Radcliffe), se retrouvent mêlés au meurtre d'un professeur d'université.

Réalisateur : John Kronidas | Dans les salles du Québec le 8 novembre 2013 (Les films Seville)

Ce premier long métrage de John Kronidas réussit dès les premières scènes à faire revivre une époque où tout semblait possible. Sans avoir recours à des artifices visuels (images teintées, ou en noir et blanc), le film parvient à nous transporter au cœur du mouvement littéraire américain qui a su révolutionner la façon de concevoir la littérature.
Le scénario, qui est basé sur la véritable histoire de Lucien Carr, pose un regard lucide sur la création artistique. Si l'on est un tant soit peu informé sur l'époque, on peut rapidement savoir à quoi s'attendre (le meurtre a été documenté dans les journaux et il y a eu un procès). Cependant, Kronidas construit une intrigue si bien ficelée qu'il parvient à nous garder en haleine tout au long du film. Sans excès mélodramatiques, le réalisateur trace un portrait troublant des relations humaines et des obsessions malsaines qui peuvent en découler. Le film bénéficie également d'une distribution d'acteurs hors pair (Dane Dehaan, Ben Foster, Jack Houston, Jennifer Jason Leigh).
Il faut également souligner la performance de Daniel Radcliffe qui excelle dans son interprétation d'Allen Ginsberg. On espère que ceux et celles qui le suivent depuis son rôle d'Harry Potter donneront une chance à ce film. Ils pourront non seulement y redécouvrir un acteur exceptionnel, mais des auteurs et une littérature qui sont tout aussi pertinents aujourd'hui.
SHARE