24 janvier 2014

Whitewash (Whitewash, L'homme que j'ai tué) ***

Sous l’emprise de l’alcool, le conducteur d’une déneigeuse (Thomas Haden Church) tue un piéton (Marc Labrèche). Il se débarrasse du corps et trouve refuge dans la forêt.

Réalisateur: Emanuel Hoss-Desmarais | Dans les salles du Québec le 24 janvier 2014 (Les films Séville)

Pour un premier film, Emanuel Hoss-Desmarais n’a pas choisi la facilité: un homme se retrouve seul en pleine forêt, dans une déneigeuse, face à ses souvenirs et à sa culpabilité.
Après un début dont l’ambiance nous rappelle celle du thriller (un corps dont il faut se débarrasser en pleine nuit), le film glisse progressivement vers l’absurde: les agissements du héros semblent complètement illogiques. Le film est alors proche de la comédie non-sensique mais très vite, le réalisateur prend la direction du drame psychologique. En multipliant les flash-back, il nous permet de comprendre un peu plus les agissements de son personnage principal et donne un sens différent à ce que l’on pensait avoir compris. Petit à petit, ce qui semblait absurde prend un tout autre sens et l’histoire initialement improbable devient de plus en plus plausible.
Le scénario, intelligemment construit par petites touches, est une des grandes forces du film, mais n'est pas la seule! La mise en scène, sobre et d’une grande maîtrise, ne cède jamais à la facilité et opte pour une approche réaliste très efficace.
À l’arrivée, Whitewash est donc un premier film très prometteur qui parvient à nous tenir en haleine malgré une proposition de départ plutôt minimaliste, sans chercher à nous en mettre plein la vue avec des effets d’écriture ou de mise en scène trop faciles. Nous devons cependant reconnaître que le résultat est parfois trop appliqué, voire un peu scolaire, ce qui empêche le film d’être traversé par le souffle qui lui aurait permis d’atteindre un niveau qualitatif supérieur. Whitewash n’en demeure pas moins une première oeuvre de qualité. Nous espérons que cette première expérience permette au réalisateur et à son scénariste Marc Tulin de se libérer pour leurs œuvres à venir. Lorsqu’on voit ce qu’ils ont fait avec leur premier long métrage, on peut placer en eux de bons espoirs pour la suite...

Lire également notre entrevue avec Emanuel Hoss-Desmarais.
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