16 mai 2014

Godzilla **½

Après avoir rejoint son père au Japon, Ford Brody (Aaron Taylor-Johnson) tente de rejoindre sa femme et son fils aux États-Unis au moment où l'apparition de monstres gigantesques met l'humanité en péril.

Réalisé par Gareth Edwards | Dans les salles du Québec le 16 mais 2014 (Warner Bros. Canada)

Après son précédent film, Monsters, qui traitait lui aussi de créatures gigantesques, le rôle de réalisateur sur ce nouveau remake de Godzilla semblait aller de soit à Gareth Edwards. Il s’acquitte de la tâche avec un certain enthousiasme et réussit à filmer la bête avec un aplomb considérable mais, en voulant faire progressivement monter la tension dans une première partie économe en scènes apocalyptiques, il fait l'erreur de s'appuyer sur un scénario trop faible pour travailler dans la subtilité.
Le problème vient d'une volonté laborieuse d'établir des enjeux humains. Le récit s'orchestre autour d'une famille peu crédible, fabriquée de toutes pièces pour la caméra. Semblant inconscient de cette faiblesse, le film s'attarde longuement à celle-ci sans jamais réussir à lui insuffler un peu de vitalité. Lorsqu'enfin, la destruction prend place, elle est trop propre et donne un spectacle vide d'émotion et de sens.
Ce n'est que dans le dernier quart qu'Edwards réussit à donner vie à son film. Après un moment de bravoure bluffant, admirablement servi par la musique d'Alexandre Desplat, le film prend un ton onirique fort réussi. Ce qui suit est l'unique moment où les aspects spectaculaires et intimes du récit concordent, donnant enfin à Godzilla la force de se démarquer dans la foulée du cinéma à gros budget. Ce n'est toutefois pas suffisant pour soutenir toute l’œuvre et, lorsque celle-ci retourne à son drame familial pour la finale, Gareth Edwards donne l'impression d'avoir été incapable de faire aboutir ses meilleures idées... qui s'effacent au profit de personnages sans intérêt.
SHARE