13 juin 2014

The Double ***½

Simon (Jesse Eisenberg), un employé timide à la vie morne est amoureux en secret d’une de ses collègues (Mia Wasikowska), à qui il n’ose déclarer sa flamme. Soudain, James, son double physique mais son contraire psychologique, fait son apparition dans sa vie.

Réalisateur: Richard Ayoade | Dans les salles du Québec le 13 juin 2014 (Remstar)

Après le très agréable Submarine, Richard Ayoade a choisi pour son deuxième long métrage de fiction de s’inspirer du Double de Dostoïevski. A priori assez éloigné de son premier film, The Double permet cependant au cinéaste de continuer à explorer le mal être identitaire. Après l’adolescence en effet, c’est au début de l’âge adulte que s’intéresse ici Ayoade. Si l’adolescence permet de se forger une identité, qu’advient-il lorsque celle-ci ne permet pas à l’individu de s’épanouir? En explorant le thème du double, Ayoade donne à son personnage dépassé par sa vie une figure contradictoire et hyper charismatique, avec qui il faudra composer, voire se battre.
Pour mener à bien sa réflexion, le metteur en scène choisit judicieusement de ne pas se laisser envahir par des excès de psychologisme facile, mais s'appuie au contraire sur son univers audiovisuel. De l’utilisation des sons ambiants à celle de la pop japonaise, de la direction photo à la direction artistique, du travail sur le cadre à la direction d’acteurs, tout les éléments qui composent ce films sont très adaptés et parviennent à créer une ambiance particulière au milieu de laquelle l’apparition d’un double semblerait presque normal.
Pourtant, en raison de son caractère un peu trop soigné, voire scolaire par moment, il manque toutefois à cette intéressante proposition l’incarnation qui aurait permis au film d’aller bien au delà de l’exercice de style très maîtrisé (ce qu’a parfaitement réussi il y a peu Denis Vileneuve avec Enemy, film qui reprend également l’idée du double).
Cela ne nous empêchera cependant pas de reconnaitre que le second long métrage de fiction de Richard Ayoade confirme tout le bien que l’on pouvait en penser. S’il n’est peut-être pas un cinéaste majeur, nous commençons à prendre goût à son cinéma très personnel et plein de charme. Nous attendons même la suite des événements avec impatience!
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