Un détenu (Chris Hemsworth) est recruté par les services américains et chinois pour les aider à démanteler un réseau de cybercriminalité.
Réalisateur: Michael Mann | Dans les salles du Québec le 16 janvier 2014 (Universal)
Michael Mann est connu pour être le grand styliste du cinéma de genre américain. Avec Blackhat, il ne déroge pas à son habitude… mais semble malheureusement tellement obnubilé par chaque plan que son film finit par ressembler à un collage de fragments ayant pour objet de permettre au réalisateur de se distinguer à tout prix. Certes, cela nous permet d'obtenir quelques plans, voire quelques scènes indéniablement réussis, mais l'ensemble manque de cohérence ou de logique et laisse rapidement son pouvoir de fascination disparaître au profit d'une certaine lassitude.
Un scénario solide aurait peut-être permis au spectateur de rester captivé par les élans manniens. Celui qu'on nous offre est en réalité si convenu qu'il n'en est rien. Pire: tellement absorbé par ses effets de style, Mann semble laisser ses comédiens agir à leurs guises. Lorsqu'ils sont talentueux, cela ne pose aucun problème, mais lorsqu'on sait que le rôle principal est interprété par Chris Hemsworth, cela devient plus problématique. Capable par le passé de fournir le minimum syndical (Thor), il se révèle ici encore plus mauvais qu'on aurait pu l'imaginer.
Au final, aucun élément ne parvient à nous maintenir dans ce flot de plans intéressants individuellement, mais qui peine à former un tout convaincant… ce que l'on est en droit d'attendre d'un film. Notre conseil sera donc simple: faire l'impasse sur la sortie en salle et déguster à petite dose le film, dans quelques semaines, grâce au DVD, à raison d'un chapitre par soir. C'est peut-être le meilleur moyen d'apprécier ce qui ressemble plus à une suite de scènes aux allures d'électrons libres qu'à un film cohérent!
