6 mars 2015

Chappie **

À Johannesburg, dans un futur proche, Chappie, un robot doté de conscience créé par Deon Wilson (Dev Patel), se retrouve dans les mains de deux criminels (Ninja et Yo-Landi Visser). Un collègue jaloux (Hugh Jackman) de Deon exploite alors son faux-pas pour mettre de l’avant sa propre invention.

Réalisé par Neill Blomkamp | Dans les salles du Québec le 06 mars 2015 (Sony Pictures)

Neill Blomkamp avait créé la surprise dans l’univers de la science-fiction avec District 9, avant de décevoir avec Elysium, qui répondait trop facilement aux codes du cinéma grand public. Il essaie de se démarquer dans le paysage hollywoodien avec Chappie en versant dans un ton plus décalé. Le résultat est toutefois peu probant, et le réalisateur n’évoque ses honorables débuts que dans la forme.
La prémisse du récit semble tout droit sortie d’un film pour enfants... élément que, bizarrement, le ton ne prend jamais en compte. Si le comique des situations est parfois recherché (souvent sans succès), le récit a le culot de prendre son univers très au sérieux, allant même jusqu'à essayer de lui donner des dimensions philosophiques. Cependant, tout cela reste très superficiel, le discours sur la définition de la vie et de la morale ne faisant que ressasser des idées reçues.
La mise en scène de Blomkamp sauve pourtant Chappie du ratage complet. Dans les passages d’action, le réalisateur s’en tire en effet à merveille, filmant le chaos avec une bonne dose d’énergie. Il est regrettable qu’il se retrouve incapable de se calmer pour les scènes dramatiques, le film n’étant jamais très loin de se transformer en brouhaha complet. Ses acteurs, virtuels ou non, ne sont pas là pour le sauver. Le robot créé numériquement ne parvient pas à transmettre des émotions alors que le rôle de Dev Patel est tout bonnement fonctionnel. Le groupe sud-africain Die Antwoord, qui occupe des rôles principaux en plus de faire partie intégrante de la trame sonore, livre son habituel cabotinage et ne satisfera que ses fans.
L’intention était là, mais Blomkamp aurait avantage à travailler avec de meilleurs scénarios, tant son écriture n’est pas à la hauteur de ses ambitions et de ses capacités de mise en scène.
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