13 mars 2015

The Search (La quête) **

En Tchétchénie, suite à l’assassinat de ses parents, un garçon de 9 ans se résigne à abandonner le bébé de la famille chez des inconnus pour lui permettre de survivre. Il est ensuite recueilli par une intervenante humanitaire (Bérénice Béjo) qui s’attache à lui sans savoir que la sœur de ce dernier est à sa recherche.

Réalisateur : Michel Hazanavicius | Dans les salles du Québec le 13 mars 2015 (Remstar)

C’est un pamphlet pro-Tchétchène que nous offre Michel Hazanavicius pour son premier film « sérieux », une charge en règle contre l’intervention russe qui ne s’embarrasse ni de subtilité ni d’objectivité. Les scènes de violence gratuite succèdent aux témoignages de victimes éplorées avec une ferveur que n’aurait pas reniée Leni Riefenstahl dans ses vertes années.
Ce n’est pas la partialité de l’auteur qui nous dérange autant que l’alternance des histoires qui se chevauchent sans cesse pour éviter d’aller trop en profondeur, comme si aucun de ces récits n’avaient assez de souffle pour être autonome. Seule la trame principale, celle de l’intervenante humanitaire et du gamin perdu, bénéficie d’un développement substantiel et encore, l’idée n’est pas nouvelle et le film ne fait rien pour la réinventer. De même, l’endoctrinement de l’adolescent par l’armée russe est aussi démagogique qu’on puisse l’imaginer. Non seulement Hazanavicius rate l’occasion de nuancer son propos, mais il se complaît de surcroît à décrire les soldats russes comme des sadiques en puissance. Quant à la sœur qui cherche ses frères, son rôle est purement fonctionnel.
La guerre est un vieux sujet au cinéma et de nos jours, il ne suffit plus d’en montrer les horreurs pour justifier le prix du billet, à plus forte raison si le conflit est d’actualité. Il faut avoir un angle précis, un regard nouveau pour relancer le débat mais ce n’est pas le cas ici. The search n’arrive ni à nous faire réfléchir, ni à nous émouvoir, ses trames narratives étant trop minces pour véhiculer autre chose que des idées préconçues.
Le film demeure cependant ambitieux dans le contexte actuel et le réalisme de certaines scènes est troublant. Toutefois, si le réalisateur des OSS 117 a l’intention de poursuivre dans la veine des films plus sérieux, nous lui conseillons d’étoffer son point de vue et de moins se fier aux analyses politiques d’Hubert Bonisseur de La Bath.
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