8 mai 2015

La famille Bélier **

Paula (Louane Emera) vit dans la ferme familiale avec ses parents et son frère, tous les trois sourds. Entrée un peu par hasard dans la chorale de son établissement scolaire, elle se découvre des dons pour le chant. Son professeur lui propose alors de passer la maîtrise de Radio-France. En cas de réussite, elle devra donc partir pour Paris et laisser sa famille seule avec son handicap.

Réalisateur: Éric Lartigau | Dans les salles du Québec le 8 mai 2015 (Séville)

Après un passage réussi par le thriller (L’homme qui voulait vivre sa vie), Éric Lartigau revient à son genre de prédilection (la comédie) pour le plus grand bonheur de ses producteurs (plus de 7 millions de spectateurs en France l’an dernier). Par contre, le cinéphile restera peut-être un peu plus sur sa faim.
Si le point de départ pouvait être intéressant, le film montre vite ses limites en multipliant les scènes de comédie pas drôles et les scènes émotives peu touchantes. Non seulement les dialogues sont globalement assez médiocres et l’évolution du récit très simpliste, mais en plus, le réalisateur demande à Karine Viard et François Damiens de détruire leur talent en se fourvoyant du côté de la caricature: leurs personnages, à force de trop en faire, ne sont pas drôles, mais ils font de surcroît passer les sourds pour des attardés dans le seul but d’obtenir quelques scènes de comédie imbécile… De son côté, la jeune Louane Emera essaie de compenser les lacunes de l’ensemble par un charme et un naturel évidents, mais elle peine à porter le film entier sur ses jeunes épaules.
Cependant, le résultat n’est pas si catastrophique qu’il ne le semble. D’une part, Eric Elmosnino est irrésistible en professeur de chant amateur de variété française, et d’autre part, la scène de l’audition finale, enfin émouvante, est parfaitement réussie.
Au regard de ces quelques qualités (et en gardant le souvenir du précédent film de Lartigau), nous ne pouvons que regretter qu’il ait joué la carte de la comédie populaire avec un tel manque de finesse. Le grand public français a suivi. Pour sa part, le cinéphile se sentira un peu exclu de la fête, comme c’est souvent trop souvent le cas avec les comédies populaires à la française!
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