14 août 2015

Turbo Kid **

Critique rédigée dans le cadre de Fantasia 2015

Dans un monde post apocalyptique, un orphelin (Munro Chambers) rencontre une jeune femme étrange (Laurence Leboeuf) et décide de mettre hors d'état de nuire le méchant Zeus (Michael Ironside) qui tyrannise la région.

Réalisateurs : François Simard, Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissell (alias RKSS) | Dans les salles du Québec le 14 août 2015 (Filmoption International)

À en croire les réalisateurs, Turbo Kid devrait pouvoir être perçu «comme un film pour enfants complètement disjoncté des années 80 qu'on aurait oublié et dont on aurait retrouvé la VHS intacte dans les décombres d'un vieux club vidéo» (citation extraite du dossier de presse). Vu sous cet angle, nous ne pouvons qu'être d'accord avec eux et considérer qu'ils ont atteint leur objectif.
Par contre, il nous est difficile de comprendre la rumeur (et l'emballement médiatique) qui, depuis Sundance et SXSW, fait du film la petite merveille qui va révolutionner le cinéma de genre québécois.
Turbo Kid n'est en effet à nos yeux rien d'autre qu'un petit film conçu avec beaucoup de passion (et c'est tant mieux), quelques idées (pas toutes bonnes), un véritable amour du cinéma des 80's (attention cependant, l'amour peut rendre aveugle), un budget de misère (pleinement assumé) et qui comporte une musique très adaptée (bravo Le matos, qui l'a signée) et beaucoup de fun (malheureusement pas toujours communicatif). Au lieu de la petite merveille annoncée, le résultat n'est rien d'autre qu'un film de potes / de fans qu'on aurait pu voir à SPASM (avec pas mal de minutes en plus et un talent très au-dessus de la moyenne du festival). Ceux qui s'attendent à un premier film de la trempe d'un Acción mutante risquent de rester sur leur faim, ce Mad Max québécois en BMX manquant clairement de folie pour nous embarquer dans son délire adolescent finalement assez convenu.
Les cinéastes de films de genre réalisés les fins de semaines entre amis verront probablement en Turbo Kid le film qu'ils rêveraient un jour de faire. Pour notre part, nous pensons que les meilleurs plaisanteries sont parfois les plus courtes... et 89 minutes, c'est peut-être un peu trop long!
Heureusement, Laurence Leboeuf (largement inférieure au reste d'une distribution de qualité) n'est pas présente toute la durée du film. Ne lui jetons cependant pas la pierre... peut-être a-t-elle fait ce qu'on lui demandait. Malheureusement, il ne suffit pas d'en faire trop pour être drôle!
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