11 septembre 2015

Anton Tchékhov 1890 ***

Passages choisis de la vie d’Anton Tchékhov (Nicolas Giraud), à partir de ses premiers succès littéraires jusqu’à son décès, avec une attention particulière accordée à sa visite à Sakhaline en 1890.

Réalisateur: René Féret | Dans les salles du Québec le 11 septembre 2015 (Funfilm Distribution)
Les premières images et le français parlé d’Anton Tchékhov 1890 laissent présager un téléfilm biographique. Les personnages, souvent très statiques à l’écran, sont présentés simplement et les dialogues verbeux occupent la majorité du film. Pour présenter le récit d’un des grands de la littérature, le dispositif semble d’abord trop simple.
René Féret est toutefois en contrôle de ses moyens. Subtilement, il utilise cette simplicité pour évoquer l’humilité et le caractère humain de son sujet. C’est un grand personnage, certes, mais Féret ne fait pas dans l’hagiographie. Même lorsque Tolstoï entre dans le décor, c’est sa simplicité de vieil homme qui est mise en évidence. En fait, le film est loin des biographies télévisuelles auxquelles il fait penser dans ses premières minutes, le tout étant travaillé avec une retenue et un respect non seulement des personnages, mais aussi des émotions des spectateurs.
Anton Tchékhov 1890 a finalement plutôt l’allure d’une pièce de théâtre lente mais très courte… une pièce sans grand décor où tous les dialogues seraient chuchotés. En tant que film, c’est une œuvre d’un classicisme résolument vieillot, à l’opposée de beaucoup de ses contemporains. La prédominance des dialogues devient parfois agaçante, surtout quand ceux-ci dépassent leurs limites et viennent exprimer trop directement les idées du protagoniste. Ce sont ici les plus grands débordements de René Féret qui, sinon, brosse le portrait d’un grand personnage sans vouloir faire de son film un objet ostentatoire.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***
Jean-Marie Lanlo:**½
Martin Gignac: ***
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