Paul (François Létourneau) assiste aux derniers mois de la vie de son beau-père (Gilbert Sicotte) tout en se lançant dans une nouvelle carrière.
Paul à Québec est un curieux point d’entrée dans l’univers de Michel Rabagliati, puisque l’album de bande-dessinée ne raconte pas vraiment une histoire de Paul (par opposition à son premier emploi ou son premier appartement) mais plutôt celle de sa belle-famille (notamment en se focalisant sur la santé déclinante du patriarche). Sans être réellement un protagoniste, Paul se retrouve plutôt spectateur, presque voyeur, de cette histoire dont il ne fait partie qu’à 30%.
Le film, ne sachant pas réellement sur quoi se concentrer, juxtapose les univers et les tons d’une façon si malavisée qu’il crée un incroyable malaise. L’ouverture, fortement inspiré du matériel original, voit une série de personnages sortir d’un univers de BD pour être transposés au cinéma de manière trop simpliste, au risque de rebuter le spectateur.
L’alternance entre la vie de famille de Paul et la maladie de son beau-père crée une fracture comparable à un mélange entre Cheaper by the Dozen (le mauvais, avec Steve Martin) et Amour. Les problèmes quotidiens caricaturaux perdent tout poids lorsqu’ils sont montés aux côtés d’un vieil homme souillé de sang et de défécations, incapable de se relever du plancher de sa salle de bain. Les deux univers, poussés si loin, se nuisent alors l’un l’autre.
Cependant, les choses se rétablissent un peu vers la fin. Lorsque l'action converge vers un centre de soins palliatifs, il semble y avoir une réconciliation qui aide le film sans le sauver complètement. Les décisions douteuses se justifient alors, mais ne rendent pas moins pénible le parcours vers ces quelques moments plus touchants et amusants, limités aux 20 dernières minutes.
L'avis de la rédaction :
Olivier Maltais: **
Jean-Marie Lanlo: *
Sami Gnaba: **
Martin Gignac: **½
Miryam Charles: **
